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La réserve d’ajustement Brexit : des aides européennes pour compenser les effets du Brexit en Bretagne

La réserve d’ajustement Brexit (RAB) apporte une compensation financière aux territoires les plus impactés par le Brexit, dont la Bretagne. Des aides spécifiques ont aussi été mises en place pour le secteur de la pêche notamment.

Crédit photo : Région Bretagne – Panoramic Bretagne.
Port de Roscoff, Finistère.

La Bretagne, impactée par le Brexit

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a eu un impact majeur sur de nombreux secteurs économiques. La Bretagne a directement subi les effets du Brexit en matière d’activité portuaire, de tourisme, de mobilité internationale, et bien évidemment dans le secteur de la pêche.

L’Union européenne a mis en place, en juin 2021, un instrument financier spécifique destiné à aider financièrement les secteurs d’activités et territoires les plus touchés dans leur développement. Gérée au niveau national, la réserve d’ajustement Brexit (RAB) a été mise en œuvre en France dans quatre grands secteurs : les ports et autres infrastructures, la pêche, les administrations douanières et les entreprises.

Les Régions françaises bordant la Manche ont aussi pu faire valoir d’autres initiatives prises sur leur territoire qui participent à la revitalisation des échanges avec l’Outre-Manche. La Région Bretagne bénéficie d’un montant total de financement européen de 1,5 M€ au titre de cette réserve d’ajustement Brexit (RAB). Cette aide vient rembourser les dépenses engagées entre 2020 et 2023 dans 4 domaines.

Soutenir les secteurs les plus touchés en Bretagne

Les infrastructures portuaires

Plus d’1 M€ ont été versés par la Région au port de Roscoff pour accompagner les transformations d’infrastructures rendues nécessaires par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Avec le retour à une frontière extérieure à l’Union, les modalités d’accueil des passagers et des marchandises en provenance et au départ du Royaume-Uni ont dû être modifiées. L’augmentation du nombre de douaniers et le renforcement des contrôles sanitaires ont ainsi nécessité l’installation de nouveaux équipements, l’évolution de l’organisation des flux sur le site portuaire ou bien encore le réaménagement de locaux. Pour cela, la Région Bretagne bénéficie d’une aide de 191 342,91 € de la RAB.
Le port de Saint-Malo, également concerné par ces évolutions structurelles, devrait aussi bénéficier directement d’une aide de la RAB pour les dépenses engagées par son concessionnaire.

Le tourisme

Avec plus de 5,6 millions de nuitées par an avant le Brexit, la clientèle britannique était la première clientèle étrangère à visiter le territoire breton depuis de nombreuses années. La Bretagne et le secteur économique du tourisme avait donc un enjeu majeur à se repositionner rapidement sur ce marché. Le Comité régional du tourisme, soutenu par la Région Bretagne, a engagé depuis 2020 des actions spécifiques renforçant la promotion de la Bretagne envers cette clientèle (campagnes publicitaires, relations presse spécifiques, influenceurs, partenariat avec la Brittany Ferries et Atout France…). L’aide apportée par la RAB à ces différentes actions devrait atteindre 610 970 €.

Les relations celtes

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a eu des conséquences immédiates pour les relations entre la Bretagne et ses partenaires britanniques, que ce soit dans les domaines de la pêche, des échanges économiques, de l’enseignement supérieur et la mobilité des jeunes, ainsi que dans l’ensemble des programmes européens nécessitant la mise en place de partenariats, à commencer par le programme de coopération Interreg spécifique France (Manche)-Angleterre qui a disparu. Dans ce cadre, la Région porte le développement d’une « alliance celte », basée sur le renforcement des coopérations existantes, le développement de nouveaux partenariats avec les territoires anglo-saxons de la Manche et plus largement les régions celtes de la façade atlantique : Pays de Galles, Ecosse, Irlande, Cornouailles britannique, mais également la Galice et les Asturies ainsi que les îles anglo-normandes de Jersey et de Guernesey. Une aide de la RAB à hauteur de 217 210 € est prévue pour soutenir ces actions sur la période 2020-2023.

La pêche

Le Brexit a eu un effet immédiat sur les conditions d’exercice des activités de pêche pour la Bretagne. Pendant de longs mois au cours de l’année 2020, l’absence d’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dans l’issue des négociations a fait planer une période d’insécurité juridique pour les entreprises bretonnes concernées par la pêche dans les eaux britanniques. Dans ces conditions et sous la sollicitation des entreprises du secteur auprès des instances du Conseil régional, il a été décidé d’engager plusieurs mesures permettant de sécuriser cette activité, en fonction des différentes hypothèses de sortie des négociations : analyses juridiques, étude des alternatives en cas de non-accord, suivi économique et social et expertise juridique, ressource RH dédiée. La RAB contribuera à hauteur de 449 989,29 € à ce plan d’action.

Au-delà des aides perçues par la Région Bretagne elle-même, la réserve d’ajustement Brexit a également accompagné le secteur de la pêche, avec un plan national de sortie de flotte, ainsi que des compensations financières lors des arrêts temporaires d’activités.

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